« Vous me racontez les hussards, mémé Thiste ?

- Mais ma petite Marie, tu la connais par cœur, cette histoire.

- Justement ! »

Voilà bien la logique imparable des enfants.

« C’était en octobre 93. Ça fait bientôt soixante-quinze ans, j’avais quatre ans à peine. On s’était cachés dans les genêts de la Boujalière. Vers le pont Paillat, il y avait des mouvements de troupes très importants, et ma pauvre mère s’était laissé entraîner par la Marie Guillemet, qui était très curieuse. Mon frère et moi, dame, on avait suivi... »

1790 : Théotiste Brémond naît au Peux, paroisse du Pin, en plein cœur du Bocage bressuirais. Après les convulsions des guerres de Vendée, elle y mènera une vie bien remplie par son travail de meunière et l’éducation de ses neuf enfants. Existence humble et digne, qui coïncide avec un XIXe siècle fertile en bouleversements politiques, économiques, et surtout culturels et religieux.

Cet ouvrage fait suite à Jaquette Blanchard, meunière au Pin : Théotiste est l’épouse du petit-fils de Jaquette. Elle fait donc partie, elle aussi, des ancêtres de mon amie Noëlle Pouplin, ancien maire et historienne du Pin, que je remercie pour sa documentation précieuse. Théotiste, avec ses 37 petits-enfants (au moins), est l’aïeule de nombreux habitants de la commune ; quant à sa petite-fille Marie Roy, elle partira vers le Nouveau Monde pour y implanter solidement une nouvelle descendance.